C.O.E.D. @ Bataclan
Dimanche soir, nous avions rendez-vous à 17h avec Maxxx, devant le Bataclan.
Une de nos artistes chéries, accompagnée de musiciennes que nous apprécions tout particulièrement, avait décidé de former un groupe.
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En attendant de finaliser un album en studio, décision avait été prise de faire une mini tournée promotionnelle le "Divine Diva Tour" en Europe...
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C.O.E.D., pour ceux qui ne savent pas ça veut dire "Chronicles of Every Diva".
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Le groupe est composé de :
Sheila E. (drums, vocals)
Ex-égérie de Prince qui lui a composé 3 albums entre 1984 et 1987, elle a aussi été sa batteuse sur les tournées Sign 'O' The Times et Lovesexy.
Rhonda Smith (bass, vocals)
Ex-bassiste de Prince de 1996 à 2004, qui l'a accompagné lors des tournées Jam Of The Year, One Nite Alone et Musicology.
Kat Dyson (guitar, vocals)
Ex-guitariste de Prince de 1996 à 1997, qui a tourné sur Jam Of The Year.
Cassandra O'Neal (keyboards, vocals)
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Et pour l'occasion, en "Special Guest" :
Candy Dulfer (sax, vocals)
On a vu Candy apparaitre en guest dans la video de Partyman en 1989, puis en 2002 et 2004 sur les tournées One Nite Alone et Musicolgy.
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Que du beau linge, pleins de promesses.
Alors on a pris nos places et on y est allés.
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18h - Café Bataclan
Parce qu'on est arrivés un peu tôt, on sirote qui une bière, qui un café au comptoir, face à la porte. On lance de temps en temps un regard vers cette alcôve ou Candy Dulfer se cache, pendant qu'elle boit un drink avec sa mère, démente en manteau façon léopard et ses longs cheveux fous d'un roux pas très naturel.
Junior débarque et se place stratégiquement au fond face à la belle pour profiter de la vue. Il n'a pas tord, elle est superbe.
S'en viennent Eric et sa femme et cie... On papote boutique, c'est cool.
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Un mouvement imperceptible nous fait tourner la tête, un groupe vient d'entrer dans le café, et semble chercher quelqu'un. Il y a une micro seconde d'arrêt sur image, et force est de constater qu'on a devant nous C.O.E.D. au grand complet. Sheila E. est là devant moi, je n'en reviens pas, elle est belle avec ses lunettes façon Gucci tête de mouche (les mêmes que Prince à Versace).
C'est à ce moment là que l'instant devient surréaliste, je lui dis en désignant l'alcôve :
- "Candy's here".
Ce à quoi elle répond "ah, oui merci".
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Je le crois pas, je viens de parler à Sheila E.... On est tous scotchés.
On en fait quelques gorges chaudes, le groupe s'installe à une table, puis change d'avis pour aller s'installer à une autre. Entre-temps je réussis à me coincer le doight dans la porte des toilettes.
En sortant du café, je croise Raphy qui m'explique rapidement qu'il vient d'amerner Sheila E. en voiture depuis son hôtel. Je trouve ça hallucinant, est-ce qu'on ne vient pas de passer dans la 5ème dimension ?
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Bref, passé nos émotions, nous entrons dans la salle.
Chacun vaque à ses occupations, qui consistent, grand-messe princière oblige, à se dire bonjour comment ça va, à se passer les nouvelles, à être au plaisir de se revoir, de se retrouver, ensemble, pour un moment qu'on espère grand.
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21h - concert
Je passerai sur la première partie, fort appréciable, de Sandra N'Kake, pour aller droit à l'essentiel.
Outre le plaisir de revoir Sheila E., toujours impressionnante à la batterie, mais également Rhonda Smith et Candy Dulfer... Outre le plaisir de découvrir en chair et en os Kat Dyson (dont j'ai fort apprécié les phrasés)...
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Je dois l'avouer ce concert m'a laissé un goût amer....
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Pour commencer, je n'ai pas trop apprécié l'impossibilté de faire des photos (on a passé outre), on se demande franchement en quoi, nous, pauvres gens munis d'appareils numériques bon marché, en quoi on peut représenter une gène quand on essaye de choper un petit souvenir, qui s'avère en général flou, mal cadré etc... J'ai trouvé ça nul ces vigiles qui cherchent partout, on se serait cru à Prince, sauf que sur scène, c'était pas Prince. Loin s'en faut.
J'ai toujours trouvé nul qu'on empèche les fans de faire des photos, même quand les appareils numériques n'existaient pas.
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Alors passons.
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J'ai beaucoup apprécié l'intro, puis un Life "O" The Party bien emmené par Candy Dulfer... Ensuite pour une raison X j'ai zappé quelques parties du concerts, et d'autres m'ont fait kiffer grave.
Mension spéciale pour Sax-a-Gogo, c'est vraiment bien accrocheur. D'ailleurs chaque fois que Candy avait le lead, ça a déménagé. Elle a trop la pêche cette fille. Elle déménage.
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Dans les moment ou j'ai senti que le son ne nécessitait pas une attention soutenue de ma part, j'ai vaqué. Une photo par-ci, une vidéo par là. Allez hop allons boire une bière. Ceux qui me connaissent bien savent que ce n'est absolument pas dans mes habitudes. Le moins qu'on puisse dire c'est que je n'étais absolument pas concentrée sur la musique.
Quand le contenu musical est supérieur, je tends l'oreille pour n'en rien manquer. Hors durant le concert, certains passages m'ont considérablement ennuyé.
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Par exemple à ma grande surprise, je ne n'ai pas été convaincue par The Glamorous Life et Kiss. Des versions de facture bien trop classique. Aucune nouveauté. Idem pour A Love Bizarre, la magie n'a pas opéré.
J'ai noté deux moments particulièrement soporifiques et/ou agaçants :
- la nouvelle chanson, dont la composition très R'N B, style très en vogue actuellement, m'a paru surtout très commun, j'ai pensé, euh, c'est C.O.E.D. ou une paraphrase de Destiny's Child ? En bref déjà vu déjà entendu, totalement inutile. D'où la pause bière.
- le solo bass de Rhonda Smith, trop long, trop plein d'effets saturés, je n'ai pas accroché, j'étais contente quand ça s'est terminé.
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Que dire du son, sinon qu'à moins d'être au centre, et au bar, c'était de la purée. Il faut absolument que les ingés son se fassent opérer des oreilles, ce n'est pas la première fois que je remarque dans un concert un exédent de basses, c'est la nouvelle mode.
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Bientôt il faudra venir avec des boules Quies pour supporter le son. On n'a pas battu le record de Prince en 2002 au New Marquee à Londres, ni celui de Massive Attack cette année à La Cigale, mais il est vrai que ça poussait beaucoup trop, et il était flagrant pendant le warm-up que les réglages navaient pas été fait pour une écoute agréable optimum. A croire que la nouvelle norme dans les concerts, c'est le bass booster.
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J'ai ausi un reproche immense à faire :
- les reprises de Prince.
Je ne comprends pas pourquoi les artistes qui ont bossé avec Prince s'échinent à faire des reprises de Prince sur scène. On ne vient pas pour ça nom de dieu (en tout cas pas moi). Quel manque criant de personalité, n'ont-il pas autre chose que les titres de leur ancien employeur à nous jouer ?
Une pichenette dans un solo c'est sympa. Mais la reprise de Kiss était-elle vraiment nécessaire ? A choisir j'aurais préféré Sister Fate ou Bedtime Story. On aurait été un peu plus dans le sujet.
En plus ces musiciennes ont toutes bien assez de morceaux sur leurs propres albums pour faire une setlist béton. C'est une question que je voulais poser à la dédicace, mais vu l'accueil, je me suis abstenue.
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Enfin, pour un concert qui était le dernier de cette tournée européène, j'ai trouvé que c'était un peu léger en terme de contenu. Ce n'était pas la fête à tout casser à laquelle je m'attendais.
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23h - dédicace
Je crois que c'est ce qui fait pencher la balance vers un avis mécontent pour l'ensemble concert + dédicace, plutôt qu'un ravissement.
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Il y a un truc que je supporte pas de la part d'un artiste, c'est de faire une dédicace en faisant la tronche.
Si c'est pour faire la gueule et pas décoincer un mot, si on est fatiguée, alors on la fait pas la dédicace, parce que pour casser un mythe, décevoir les fans, il n'y a rien de mieux.
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Quand il y a dédicace, c'est déjà pas marrant pour nous, on doit attendre, en général les vigiles nous traitent comme de la merde, on nous hurle dessus : "poussez-vous, si vous ne vous mettez pas en ligne (menace d'annuler), on signe rien d'autre que le programme (ou le truc à vendre)"...
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Et ce qui nous fait tenir, ce qui nous fait jouer le jeu, c'est la possibilité d'avoir l'occase de voir notre artiste avec le fol espoir de lui dire 2 mots, même si on sait que c'est dérisoire, qu'on n'est pas du même monde, et qu'il n'en restera qu'un bout de papier glacé gribouillé.
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Hors en sortant du Bataclan, c'est ce que je retenais de la soirée : Sheila E. les dents serrées quand je lui tends mon programme, genre ça la fait chier d'être là.
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J'en suis restée bouche bée. Je me suis demandée si c'était moi, si je sentais le paté, ou si c'était la tronche pour tout le monde. Elle a fait des efforts, certes, puisque j'ai des clichés ou elle est presque souriante. Elle a même eu un sourire quand un fan lui a présenté un vinyle (mais où l'avait-il caché ?) de l'abum "Sheila E.". M'enfin on voyait bien qu'elle n'y était pas.
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Je peux comprendre tout, y compris que je suis une merde et qu'elle est une très grande musicienne. Mais elle n'est pas obligée de faire cette dédicace. Si ça ne lui plait pas de rencontrer ses fans, ceux qui la font vivre en ayant acheté tout ses disques, les vinyls, les maxis, les CD, les 45t, les cassettes, y compris ceux qu'elle a fait sans Prince, alors il ne faut pas le faire.
Quelle déception pour moi, surtout après l'accueil si chaleureux de Candy Dulfer avec laquelle j'ai pu échanger quelques mots. Et quel contraste avec l'artiste qui sur scène est si émue par la communion avec le public (très en forme je dois dire) qu'elle en verse une larme, la voix cassée par un sanglot ?
La douche froide. A croire que c'est pas la même personne.
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Je me suis demandée vraiment ce que je foutais là à perdre mon temps pour quelqu'un qui en a visiblement rien à battre, en plus à se faire houspiller par les vigilles parce qu'il faut pas faire la photo...
Quand j'ai lu, par la suite, le compte-rendu de Raphy, rien ne m'a plus étonné, il s'agit sans doute d'un très gros problème d'égo multiplié par une réserve qui peut s'apparenter à de la timidité (?) multiplié par la fatigue du concert...
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C'est dur de lui jeter la pierre sans connaître vraiment les circonstances.
Mais c'est quand même très dommage ce genre d'attitude.
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Parce que si Sheila E. en est rendue à faire des petites salles, qui ne se remplissent qu'à moitié de surcroit, il faudrait peut-être revoir un peu sa stratégie de communication. On peut pas espérer que les gens vous attendent comme le messie sans un minimum d'efforts, sans parler de la qualité de ce qu'on a à présenter.
J'en suis pas à tout balancer au feu car je la respecte en tant qu'artiste de talent. Mais je suis super refroidie, et pour l'album, s'il sort un jour, j'y regarderai à 2 fois avant de l'acheter. Après tout les beaux jours de Sheila E. sont largement derrière elle et le meilleur est déjà dans ma discothèque.
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Voilà vous me trouverez dure, mais en conclusion, concert moyen, son de merde, accueil glacial, j'ai connu des soirées plus kiffantes dans ma vie.
Peace. BLR